Les récentes attaques survenues dans le département de Téra, notamment à Chatoumane et Petelkole, soulèvent des interrogations cruciales sur la capacité des généraux au pouvoir à protéger le Niger et ses citoyens des ravages du terrorisme. Ces violences ont causé la mort de plus d’une centaine de membres des Forces de défense et de sécurité (FDS) ainsi que de nombreuses victimes civiles. Nous tenons à adresser nos sincères condoléances aux familles endeuillées et à souhaiter un prompt rétablissement aux blessés.
Alors que le peuple nigérien traverse ces moments tragiques, la junte au pouvoir semble se complaire dans des approximations et des manipulations déconcertantes, éloignées du respect dû à la mémoire de ceux tombés au champ d’honneur. Il est essentiel de rappeler que ces événements tragiques s’inscrivent dans un contexte de confiscation du pouvoir démocratique et de remise en cause des libertés durement acquises.
Au nom d’une prétendue conquête de la souveraineté, les autorités intoxiquent le peuple avec un populisme débridé, alimentant l’opinion publique par des mensonges et des fake news. Les partenariats établis semblent inadaptés et éloignés des besoins réels de la population, contribuant ainsi à sa paupérisation.
En s’alignant sur des puissances étrangères et en prétendant se détacher de la CEDEAO, les généraux éloignent le peuple nigérien de ses relations historiques et bénéfiques. Près de deux ans après la prise de pouvoir, il est évident que les promesses faites à la suite de l’enlèvement de Bazoum Mohamed se sont évaporées. Les rares actions entreprises par la junte ressemblent davantage à des mascarades, laissant les Nigériens dans un tourbillon de fake news et de manipulations d’État.
Il devient manifeste que les militaires au pouvoir entraînent le Niger et son peuple vers un chaos inévitable. Le peuple, loin d’être dupe, observe le développement de l’affairisme, du népotisme, du favoritisme et du pillage des ressources nationales. Les généraux, confortablement installés dans les salons de Niamey, semblent avoir abandonné leurs hommes et les civils à la merci de terroristes enragés.
Les civils, auparavant en bonne voie pour trouver des solutions intelligentes à la crise du Sahel, ont été écartés au profit d’une approche militaire désastreuse. L’ancienne stratégie, qui alliait dialogue et renforcement de la lutte contre le terrorisme, produisait des résultats plus significatifs que l’approche actuellement mise en œuvre par le Conseil national de salut public (CNSP). Seules les populations, qui avaient initialement soutenu le coup d’État, continuent de souffrir.
Aujourd’hui, les Nigériens exigent avec force que les militaires retournent à leur mission républicaine et préparent sans délai le retour à un ordre démocratique sain et nouveau.
Par Ousmane Abdoul Moumouni