Dans un communiqué, ils ont tiré la sonnette d’alarme sur l’enlèvement et la disparition forcée des défenseurs des droits humains, Mamadou Billo Bah et Oumar Sylla dit Foniké Manguè, qui risqueraient d’être torturés, maltraités et exécutés de manière extrajudiciaire en raison de leur travail légitime de défense des droits humains et de la démocratie.
Ils exhortent les autorités guinéennes à élucider le sort et le lieu où se trouvent M. Billo Bah et M. Sylla immédiatement, à les libérer, et à protéger leurs droits.
« Si les allégations sont confirmées, à identifier, juger et punir les responsables de leur disparition forcée », ont déclaré les experts.
L’enlèvement de militants politiques et d’activistes contribue à la perpétration des abus
Le 7 juillet 2024, vers 22h00, un groupe d’environ 10 personnes, dont des militaires armés et d’autres personnes en civil, aurait pris d’assaut un immeuble résidentiel, appréhendant violemment M. Sylla et M. Billo Bah et les emmenant dans un véhicule blindé des forces spéciales guinéennes. Le 11 juillet 2024, les défenseurs des droits humains auraient été emmenés au centre de détention de l’île de Kassa.
À ce jour, cependant, les autorités n’auraient pas révélé ce qu’il était advenu d’eux, ni où ils se trouvaient, ni fourni à leurs proches des informations sur leur état de santé et leur bien-être. Selon les experts, leur disparition forcée pourrait être liée à leur « travail légitime de coordinateurs de Tournons La Page Guinée (TLP-Guinée) et de mobilisateurs du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) ».
« L’enlèvement de militants politiques, de défenseurs des droits humains ou de membres de l’opposition a un effet dissuasif et contribue à la perpétration de violations des droits humains pour l’ensemble de la communauté qui compte sur leur travail pour protéger leurs droits », ont-ils souligné.
Des détenus seraient morts en détention
Par ailleurs, des préoccupations ont également été exprimées au sujet d’allégations selon lesquelles d’autres détenus seraient décédés en détention en raison de problèmes de santé aggravés dans des conditions de détention et de l’absence de soins médicaux suffisants en temps opportun.
Les experts ont réitéré leur déclaration commune à l’approche du tout premier Congrès mondial sur les disparitions forcées et ont appelé toutes les parties prenantes, y compris les victimes ainsi que les organisations, les défenseurs des droits humains et les avocats qui défendent les deux activistes, à entreprendre des actions concertées et à élaborer des plans concrets pour mettre fin aux disparitions forcées.
Outre le Groupe de travail sur les exécutions extrajudiciaires de la Commission africaine des droits de l’homme, le communiqué a été endossé par les membres du Groupe de travail de l’ONU sur les disparitions forcées, mais aussi par Gina Romero, Rapporteure spéciale sur les droits à la liberté de réunion pacifique et d’association; Mary Lawlor, Rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme; Irene Khan, Rapporteure spéciale sur la liberté d’opinion et expression; et Morris Tidball-Binz, Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires, ou arbitraires.
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