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    Les jeunes défenseurs du climat font la différence

    Cette interprétation de son prénom est devenue une philosophie de vie : bien qu’elle soit jeune, elle agit avec un niveau d’engagement et une vision qui transcende son âge. Son engagement en faveur de l’environnement est aussi un hommage à cette sagesse héritée. En agissant pour protéger la planète, Maguette honore non seulement les générations passées, mais aussi celles à venir.

    Un engagement né à l’école

    À l’âge de 15 ans, Maguette découvre l’urgence du changement climatique. Un cours sur les impacts du changement climatique, accompagné d’un documentaire, a marqué un tournant. « J’ai réalisé qu’il se passait quelque chose de grave et qu’il fallait réagir », se souvient-elle.

    Elle rejoint ensuite un club environnemental de son école secondaire et s’implique dans un projet de gestion écologique. Cette initiative, soutenue par des partenaires comme l’Union européenne, a inspiré d’autres écoles à adopter des pratiques similaires. « C’est à partir de là que j’ai eu envie d’étendre mon engagement au-delà de l’école », raconte-t-elle.

    L’environnement est devenu le centre d’intérêt de Maguette. « A Dakar (capitale du Sénégal), en décembre, on n’a plus la fraîcheur qu’on connaissait. Les changements sont visibles.

    Elle cite également la salinisation des terres dans le sud du Sénégal, qui appauvrit les sols et qui, entre autres conséquences sociales et économiques, augmente le risque de voir les jeunes filles contraintes à un mariage précoce. Alors que les terres agricoles sont progressivement perdues à cause de la salinisation et que les rendements des cultures diminuent, les familles sont contraintes d’adopter des stratégies de survie, notamment en donnant la main de leurs filles en mariage à des prétendants qui, à mesure que les attentes sociales s’éloignent, doivent mieux prendre soin d’elles et de leurs familles.

    Elle évoque également la pollution plastique et les déchets qui envahissent les plages, malgré une loi nationale interdisant les plastiques à usage unique. « Sans alternatives concrètes ni volonté politique, cette loi reste lettre morte », affirme-t-elle.

    Pour elle, la solution réside dans une plus grande implication des jeunes. « Si nous leur donnons les outils nécessaires, ils pourront non seulement trouver des alternatives économiques mais aussi participer à la protection de l’environnement. »

    Travailler avec l’UNICEF : une expérience qui change la vie

    En 2022, Maguette a été nommée Jeune défenseure par l’UNICEF Sénégal. Ce rôle lui a donné une plateforme pour s’exprimer sur des questions importantes, telles que l’impact du changement climatique sur l’éducation des filles. S’exprimant aux Nations Unies à New York lors du Sommet du Futur en septembre 2024, elle a partagé l’histoire d’une adolescente sénégalaise qui a perdu la vie en allant chercher de l’eau dans la région du Ferlo, la principale région aride du Sénégal marquée par des ressources en eau limitées et des conditions rares et imprévisibles. pluies saisonnières.

    « Je vois cela comme une opportunité d’améliorer mes compétences. J’espère qu’à l’avenir, notre expertise sera mieux valorisée », ajoute-t-elle.

    Maguette a dû faire face à des résistances culturelles dans son travail. Elle raconte l’histoire d’un chef de famille de la région de Matam, au nord du pays, qui s’opposait à la plantation d’arbres dans la cour familiale parce que le potentiel de survie des arbres était supérieur à sa propre espérance de vie. « Ces convictions montrent l’importance d’aller sur le terrain, d’écouter et de sensibiliser avec des exemples concrets », explique-t-elle.

    Elle souligne l’importance d’une approche respectueuse et pédagogique. « Parfois, nous devons montrer comment d’autres pays, ou même des régions voisines, ont surmonté ces défis tout en respectant nos propres convictions locales. »

    Maguette aspire à voir émerger un militantisme environnemental africain détaché des modèles occidentaux. « Nous sommes souvent comparés à Greta Thunberg, mais nos réalités sont différentes. Par exemple, nous avons du soleil et des terres riches en potentiel, mais nous manquons de ressources pour les exploiter de manière durable.

    Elle travaille avec d’autres jeunes activistes pour développer des solutions adaptées aux contextes locaux. « Nous voulons un modèle africain qui reflète nos réalités et nos priorités », affirme-t-elle.

    Un héritage pour les générations futures

    La motivation de Maguette vient de son désir de laisser un héritage. « Je n’ai pas encore d’enfants, mais je veux qu’ils puissent profiter des arbres que j’ai plantés. C’est une façon de leur montrer ce que je faisais de mon temps et de les inciter à faire de même.

    En 2024, elle lance une agence de communication environnementale baptisée Agence Kéw Gi.offrir des formations et un accompagnement en matière de responsabilité sociale des entreprises. « Cette année, l’idée est de créer un récit commun pour la protection de l’environnement : fédérer et promouvoir les actions et initiatives vertes », précise-t-elle.

    Par son engagement, Maguette montre qu’il est possible de relever les défis environnementaux tout en incitant les jeunes à agir. Sa vision est claire : créer un avenir où les ressources naturelles sont protégées, les croyances locales respectées et la jeunesse africaine placée au centre d’un changement positif.

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